Nous finissons notre périple en remontant jusqu' à Arromanches.
De la falaise nous apercevons au loin, sur la mer, les barges qui composaient le port artificiel.
Pour Julien c'est une découverte. Aussi il nous pose de nombreuses questions sur le débarquement. On comprend qu'il a du mal à imaginer ce que fût cette héroïque épopée. Nous allons donc dans un cinéma en rotonde à 360° pour revivre l'histoire.
Nous sommes tous rassemblés au milieu de la rotonde. Tout autour de nous les américains débarquent, la mitraille crache la mort. Les soldats tombent foudroyés, mais courageusement leurs compagnons avancent, comme inconscients. Ils avancent encore, et encore, et tombent sous le feu de l'ennemi. Là haut sur la falaise, des hommes assassinent des hommes. Et tout cela parce qu'un fou nommé Hitler voulait mettre la France à genoux.
C'est alors que mon coeur se serre devant ces jeunes hommes qui meurent là, en Normandie, loin de chez eux, de leur famille, pour sauver notre France. Nous voyons sur les barges, des soldats qui attendant leur tour avant de descendre, osent même blaguer et sourire aux reporters de guerre! Incroyable !!
Alors les images de mon enfance remontent dans ma mémoire....
L'exode dans l'Yonne j'ai 4/5ans.
Puis le pensionnat de Trappes en 43/44 où je dois avoir 6/7 ans.
La nuit, derrière les grandes vitres du dortoir où, debouts sur nos lits, Enfin nous voyons tomber les bombes angoissés par grondement des avions...
Dans ma tête toutes les images se bousculent et me donnent le vertige.
Vient une autre séquence: La fusillade des parachutistes.
Scènes que j'ai vues à Meudon, avec mon père dans un parc d'une demeure (en ruine) de la comtesse de Pompadour. Père s'est empressé de me prendre contre lui, mais déjà j'avais eu le temps d'apercevoir des jambes et autres choses informes, tomber: dernières victimes sans défense, offertes, reliées à leur parachute qui n'en finnissait pas de descendre sous des tirs partant des bois de Meudon.
Là, au milieu de cette rotonde, je revoyais l'horreur et réalisais ces sacrifices humains. Sans retenue je laissais couler mes larmes. Puis défilent devant nos yeux, Cancale, Arromanches et autres villages en ruines. Enfin, quelques images sur l'entrée victorieuse dans les villes et villages délivrés de l'ennemie. Tout le monde est heureux, embrassades joyeuses. Plus loin une colonne d'allemands mains sur la tête se rendent. Je commence à recouvrer ma respiration.
Le film se termine sur une noce, et sur la paix retrouvée dans les champs, la restauration des clochers. Les hommes ont reconstruit à l'identique les maisons.
C'est fou la volonté, la force de vivre, et survivre des hommes et des femmes.
Les guerres sont terribles, et meurtrières, concepts d'actions lâches où mauvaises
Mais lorsque l'on est un enfant on ne réalise pas... juste on regarde.
Nous sortons dans un silence impressionnant. Carole qui ne me lâche jamais des yeux, me prend dans ses bras... Julien, lui, ne pose plus de question.
Le 6 juin 1944
Village du Calvados situé à 10 km de Bayeux et 30 km de Caen, niché au creux de la falaise, Arromanches, rebaptisé alors « Port Winston », entra dans l’histoire mondiale le 6 juin 1944 en devenant la clé de la libération.
Le 5 juin à 23h30, après le lancement de fusées à l’ouest d’Arromanches, commença le pilonnage massif des « batteries de Longues » par l’aviation jusqu’au matin du 6 vers 5h15. Le 1er bataillon du « Hampshire Regiment » ne pénétra dans Arromanches que vers 19h, alors qu’il subsistait encore quelques poches de résistance Allemande aux alentours. La ville ne fut prise que vers 20h30.
Les vestiges les plus importants du débarquement restent les flotteurs et caissons formant le célèbre « Mulberry » port artificiel, qui ravitailla les troupes Anglaises et Américaines pendant la campagne de France.
Deux ports artificiels avaient été prévu, mais celui d’Omaha Beach fut détruit par la tempête du 19 juin.
Le port, préfabriqué en Angleterre, fut amené à Arromanches à la vitesse de 5 à 6 km /heure et sa mise en place débuta le 7 juin : 17 navires furent échoués et 115 caissons mis en place. Il fut déclaré opérationnel pour le 18 juin 1944.
En 100 jours, le Port Winston (avec sa rade de 8 km de long), permit de débarquer :
- 400.000 hommes
- 88.000 véhicules
- 800.000 tonnes de matériel
Conçu pour durer les 3 mois d'été, il continua d'être utilisé jusqu’au 19 novembre 1944.
Extraits: http://arromanches.net/vf/historique.php?histoire=6
Voilà, c'est la fin de notre voyage "Made In Normandie".
De retour à Paris avec Carole j'y passais quelques jours. Carole nous a offert un petit spectacle humoriste "Ma femme me prend pour un sextoy" et Moi j'ai visité le grand Palais, Exposition Buren... Enorme !
Pour finir, Porte de Versailles je rendais visite à Toutankhamon, tout d'or vêtu. Une autre histoire... que je ne raconterai pas NA !!!
Ouff!! Je vais faire une petite pause je crois ) Et vous... çà va ?