PROMENADE EN FORÊT DE VIZZAVONA (Corse)
De cette une petite route qui grimpe et se tourne tel un colimaçon....
Mon compagnon et moi-même, nous apercevons la montagne qui se découpe sous un
ciel clair.
C’est un paysage de carte postale aux couleurs pastelles.
Nous nous arrêtons un moment pour contempler cette surprenante et majestueuse aquarelle.
Les verts multiples de la forêt, les gris, le rose et mauve de la montagne,puis le blanc immaculé des glaciers sur plombé du bleu limpide du
ciel.
Je ne crois pas qu’un peintre puisse reproduire à
l'identique la douceur des couleurs qui s’étalent devant nos yeux...
Nous pénétrons dans le sous-bois et là, tout aussi grandiose, un tapis d’or fait de feuilles mortes, rend notre promenade silencieuse.
Ainsi qu'une cathédrale, des
hêtres aux troncs robustes et gigantesques, forment de majestueuses colonnes
Au-dessus de nos têtes, tout en haut, une voûte de feuillage verdoyant laisse filtrer une lumière blonde et argentée pour
venir mourir et se fondre dans l’ombre cuivrée du sol.
Nous marchons dans une
indéfinissable luminosité !
Lorsque soudain un géant aux branches lourdes est couché au travers du chemin...
Avec une joie et un désir sauvage, j’enlace le tronc lisse, gris, et robuste.
Ma joue rencontre le bois frais le caresse.
A petits coups de nez, je flaire son odeur; une odeur d'épices.
J’entre voluptueusement en symbiose avec le géant.
Je lui rends hommage, me coule
contre lui,
La réponse ne se fait pas attendre,
Elle se glisse en moi dans un long frisson,
Me réchauffe le cœur, le ventre, faisant trembler mes cuisses.
C'est alors que je connais le
plaisir sublime de flirter avec Dieu.
M.J Septembre 1982 (Mes nuits sans sommeil)