1967 RIEN NE VA PLUS... LA SCHLAGUE !
Bizarrement j'ai peu de souvenirs de "l'après Broca" tant j'en fus malheureuse. Mon CRS perdu. La gérance pas renouvelée. Il me fallait partir. Les chemins de la vie capricieux, j'ai fais mes valises.
Je n'ai plus le studio de Pantin. Mon frère réinstallé avec ses amis sans ma permission. Le propriétaire l'a viré. Fermé la porte, vidé, mes objets personnels. Vêtements et papiers, je les avais conservés rue Broca. - Au final,mes deux hommes en Algérie, panique à bord.
Un de mes clients me fait part qu'il a quitté un pavillon meublé à la Courneuve, libre d'occupation, mais sans électricité. Ni une ni deux, direction la Courneuve (en 1967 la campagne). Je suis emballée ! Qui osera vivra, qui vivra verra.
Un jardin, massif de fleurs, deux chambres,dans le séjour une cheminée: au jardin: Une montagne de bûches! ... Sans poser plus de question à l'ami, j'emménage. Sûre de moi, je pense que c'est provisoire en attendant de trouver du travail. J'ai sauvé quelques sous... André reviendra bientôt d'Algérie... Je vais enfin vivre et profiter de ma fille. Nous faisons joujou, le soir, à la chandelle.
Je n'ai aucunes notes sur ces quelques mois. Bizarrement ma fille s'en souvient. Cela peut se comprendre du fait qu'elle avait enfin sa maman pour elle toute seule.
J'ouvre une parenthèse car je suis honnête. A savoir que ma fille à toujours été avec moi : Oui mais... juste à côté. Donc il en résulte que, je le veuille ou non; s'il est vrai que je fus bonne commerçante, je ne fus pas une "mère idéale" Mais, une "mère" ? Je n'avais pas trop connu non plus.
ST BRICE SOUS FORÊT HAVRE DE PAIX
Durant cette odyssée surprenante et vertigineuse d'inconscience, je reste confiante. Je suis protégée par deux anges gardiens qui ne me lâchent pas. Dieu que je prie chaque soir (8 ans de pensionnat) - Et André qui, service militaire terminé, me récupère avec ma fille. - Il était temps: J'ai la visite de deux gendarmes, avec injonction de quitter les lieux.
Direction St Brice en Forêt, village où la famille d'André possède une maison de campagne. Famille compréhensive, sans jugement ni a priori. Pour ne pas être à charge je cherche et trouve un emploi de ménage et services dans un atelier d'imprimerie à 2 km que j'effectue à 5 h du matin, à pieds, à travers bois, la peur au ventre !
La mère d'André ayant eu deux garçons est heureuse de s'occuper de cette "petite fille" et de sa future belle-fille. Quant au Papa qui lui me " lorgnait" depuis des années, je suppose qu'il devait fantasmer, qu'un jour... peut être? Il ne connu jamais ce jour là. L'automne arriva. Les parents d'André montèrent sur Paris pour leurs emplois respectifs et les études de leur second fils.
C'est alors que je reçu de Nice une lettre de mon père, celui -ci m'apprenait que sa femme (Claire la méchante) l'avait quitté. Avec l'accord d'André, ben ... nous fîmes nos valises direction Nice.