Madame,
Vous voilà partie avec votre discrétion légendaire.
La même que vous avez eue durant 30 ans, au retour d’Auschwitz- Birkenau. Sinistre ghetto où sont morts vos parents et votre frère.
Je découvre que vous étiez une "niçoise"! - Je ne suis qu’une parisienne échouée à Nice, mais ce jour, aussi fière de vous, que les niçois, vos concitoyens.
J'ai pris le temps de lire les articles nombreux relatant votre "Pas drôle de vie" en cette période 1939/1945 vécue dans l'horreur de cette guerre. Je retiens votre grand courage pour avoir surmonté l'odieux "Gouvernement de Vichy" - Pour mémoire - Vous livrer à ce fou, dont le seul nom me glace: Adolf Hitler. Qui jugeant votre "race" impure" a voulu vous éliminer du monde... Glorifiant "la race Aryenne" de son peuple... et j'en passe***
Survivante active, militante tenace, combattante déterminée pour défendre la cause: Des femmes - de l'Europe - de la mémoire. Votre esprit est resté libre: hostile à toute forme de sectarisme.
Libérale au plus beau sens du mot. Vous vous êtes engagée en politique pour mettre en oeuvre vos idées. Et malgré les difficultés, les moqueries rencontrées, les injustes injures à votre encontre lors des séances du Sénat, du Parlement de cette époque... VOUS AVEZ GAGNE. Et vous avez accédé aux plus hautes fonctions.
- Seule dans vos combats de toute votre vie; Simone VEIL vous avez fait avancer l'humanité tout entière.
C'est pour tout ces raisons que: Ce triste jour de votre départ, j'ai tenu relire toute votre histoire.
COURT EXTRAIT DE LA BIOGRAPHIE DE SIMONE VEIL
-" Le 13 avril, nous avons été embarquées à 5 heures du matin pour une nouvelle étape dans cette descente aux enfers qui semblait sans fin. Des autobus nous ont conduits à la gare de Bobigny, où l’on nous a fait monter dans des wagons à bestiaux formant un convoi aussitôt parti vers l’Est. Comme il ne faisait ni trop froid ni trop chaud, le cauchemar n’a pas tourné au drame, et dans le wagon où nous nous trouvions toutes les trois, personne n’est mort au cours du voyage.
...Effroyablement serrés, une soixantaine d’hommes, de femmes, d’enfants, de personnes âgées, mais pas de malades. Tout le monde se poussait pour gagner un peu de place. Il fallait se relayer pour s’asseoir ou s’allonger un peu. Il n’y avait pas de soldats au-dessus des wagons
La surveillance du convoi était seulement assurée par des SS dans chaque gare où il s’arrêtait. Ils longeaient alors les wagons pour prévenir que, si quelqu'un tentait de s’évader, tous les occupants du wagon seraient fusillés. Notre soumission donne la mesure de notre ignorance. Si nous avions pu imaginer ce qui nous attendait, nous aurions supplié les jeunes de prendre tous les risques pour sauter du train. Tout était préférable à ce nous allions subir. Les traces indélébiles de ce que j’ai vécu.
Le voyage a duré deux jours et demi ; du 13 avril à l’aube au 15 au soir à Auschwitz-Birkenau. C’est une des dates que je n’oublierai jamais, avec celle du 18 janvier 1945, jour où nous avons quitté Auschwitz, et celle du retour en France, le 23 mai 1945. Elles constituent les points de repère de ma vie.
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LOI POUR LE DROIT A L'AVORTEMENT
Pour ce combat ¨: MERCI Madame VEIL -
Personnellement, jeune mariée entre mes 17 et 18 ans ans; j'ai dû moi même, seule, pratiquer deux avortements dans des conditions difficiles à décrire sur mon récit. Pourtant il me faut le dire, le faire comprendre...
Au parlement de cette époque, suite à votre décret -"ILS" vous ont accusée, d'incitation "aux meurtres" (d'embryons humains)
- Ignorants les souffrances morales et corporelles que nous endurions. Beaucoup sont mortes entre les mains de "faiseuses d'anges" - D'autres se sont débrouillées, pour des raison différentes et personnelles
A cette époque il nous fallait: "procréer" (le viol conjugal) n'était pas reconnu. De plus, décidé par nos maris - Il était de bon, rester à la maison pour élever nos enfants et faire le ménage.
- En écrivant cette phrase ... l'impression d'avoir 100 ans d'âge. Moi moi qui après 8 ans de pensionnat assortis de 8 ans: au services de ma mère, ne rêvais qu'à la liberté de vivre "ma vie". Voilà la réalité.
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Beaucoup de femmes sautaient à la corde, ou pratiquait le Hula Hoop à outrance. Moi j'ai eu la chance que mon père (employé en pharmacopée) - m'aide : conseils, et prêt d'un spéculum.
- Alors, comme beaucoup d'autres femmes de ma génération... Souvent seules; accroupies sur une glace, nous devions insuffler de l'air dans notre utérus, pour faire mourir l'embryon. Il nous en fallait du courage et désespérance, pour accomplir ces actes.
Me concernant, désireuse de divorcer, après quelques mois de mariage? : - "Inconcevable ! à dit mon père...
.Chaque soir devant le métro je pensais au suicide: pour recouvrer ma liberté, mon choix de vie. Et la liberté de faire un enfant que lorsque je le désirerais et pourrait l'élever avec un mari qui me respecterait.
- Un homme observateur de mon manège - "j'y vais-j'y vais pas " -m'a empêché de sauter. Résultat: Quelques mois à la Salpêtrière avec les fous... et retour à la maison.
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J'ai patientée grâce à ma tata Jo, ma "petite mère" chez qui souvent je me réfugiais. Elle, mère de trois enfants, une conduite exemplaire. De plus née d'une famille de sept enfants! Elle me réconfortait, mais sans me convaincre. Lien de: Mon enfance
Pour compléter ce délicat et douloureux chapitre que j'inflige aux lecteurs. (je prie de m'en excuser)- J'ai mis au monde un enfant de six mois; mort-né... Dans le dortoir d'un hôpital de St Cloud... Un après-midi, aux heures "des visites" - Parce "qu'elles" n'ont pas écouté ni entendu mes appels, pas tenu compte de ma souffrance, ni de mes larmes. - Je n'avais alors que 18 ans...
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ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR DE LIRE
- Je me souviens: Dans ce dortoir, au milieu d'autres lits.
- Ressentant de grande douleurs, au ventre et bas ventre, je demandais au visiteur voisin de mon lit; d'appeler une infirmière.
Visite de l'infirmière:
- "Non ma petit dame le "travail" ne fait que commencer...
- A la fin des "visites" il était trop tard... Dans mon lit, baignant dans le sang... "le travail était finit" - Le petit ange était mort.
Grâce à vous Madame, à l' IVG que vous avez institué - nos filles, ainsi que les générations futures ont eut le privilège de choisir leurs désirs d'enfants, ou pas ... En toute sécurité.
Enfin, croyant sauvé ce mariage, j'ai gardé et mis au monde une belle petite fille... et j'ai divorcé - Un autre combat.
En fait, je l'avoue, n'avoir jamais respecté l'ordre les choses.
Ainsi se termine cette lettre et souhaite que votre coeur immense repose au Panthéon. Là où EST VOTRE PLACE . MJ
PS: Et j'en passe*** Une de mes expressions favorites, pour éviter de ne pas tout dire. LOL
2) Par honnêteté j'avoue à mes lecteurs amis: Beaucoup de copier-coller grâce à l'ami Google ! ben voyons!!