"Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés, qui l'eût cru déplore la perte de l'été... qui depuis d'en est allé". B.Bardot
Fin mai 1970 - La plage marche bien, une belle clientèle, quoique une gestion difficile ainsi je la décris dans le chapitre précédent.
Lorsque de Nice, j'ai une triste nouvelle. Mon, père a eu un malaise dans sa cuisine, il s'est traîné jusque sur le palier où il est mort sans avoir pu dire où me joindre. Je n'en sais pas plus, c'est ma fille qui me téléphonera le décès de son grand père.
Je suis anéantie! Je me souviens m'être réfugié dans le garage de la plage, suppliant le ciel de me démentir ce départ injuste. Un mois avant l'occupation de la plage, ma mère, suite à un accident, avait choisit Nice, pour un séjour en thalasso... A deux semaines près j'aurais pu réunir mes deux parents sur cette jolie plage. C'était mon projet, le but - cette plage pour laquelle je m'investissais tant. Réunir mes parents, mon rêve le plus fou allait se réaliser.
Steve m'a conduite très rapidement à Nice, par la mer - en hors bord - me rassurant – Qu’il veillerait au bon fonctionnement de la plage durant mon absence – Promesse tenue.
A Nice, déjà mon oncle s'était occupé des obsèques, avait fait toutes démarches, déménagement, jusqu'à mettre les meubles en dépôt chez un brocanteur chez qui j’ai pu récupérer la salle à manger. Mais je n’ai reçu aucun objet, pas même un album photos. RIEN ...que mes pauvres souvenirs d'une enfance volée, et ma vie de femme incomprise.
Mal considérée par cette famille de "fonctionnaire" à cause du métier vers lequel toujours je me tournais : La restauration. Il eut été vain d’expliquer que j’avais ce besoin vital d’être reconnue. Exprimer mon empathie envers l'autre, cuisiner et rendre heureux mes clients. En quelque sorte, retrouver " Ma rue Broca".
Juste pouvoir embrasser ses mains glacées - Assister à la crémation de mon père. C'est le cœur lourd que je retournais à St Maxime.
Je me remis à la tâche avec encore plus de hargne... C'est alors qu'il m'arriva un curieux incident. Un après midi d'orage, donc la plage désertée. Profitant de la terre malléable sous la pluie, je décidais de faire une bordure de fleurs juste à l'entré du "Grand hunier". Je n'avais pour bêcher qu'une pèle américaine***... Au dessus de ma tête éclairs et grondements de tonnerre. J’étais seule. C'est alors que je me sentie mal… une salive écœurante me remplie la bouche.
J'oserais dire que mon instinct me dit: - Court ou tu vas mourir !
Je sais que, aux yeux du lecteur, cela peut paraître folie que d'écrire cet instant. J'ai jeté la pelle et terrifiée, courus aussi vite que le sable me le permettait. Quant soudain un éclair incroyable à claqué dans mon dos. Me retournant, j'ai vu à terre l’olivier brûler, renversé par le lampadaire sur lequel la foudre était tombée… Juste à l’endroit où je bêchais.
De ce jour là, j'eus la certitude que je serai toujours protégée.
PS: Les pelles américaine ont le manche également en fer.
çi dessus, la beauté du Golfe de St. Tropez que nous traversions en pédalot
STEVE A. FIN DE L'AVENTURE
Juin 1971... Tout va bien jusqu'au jour ou... Visite des douaniers de la mer AIE!! Aucun droit d'ouvrir une plage sans aucune autorisation.
Nous avons jusqu'au 30 juin pour libérer la plage, autrement dit: rendre la maison et partir. En résumé Steve avait tout simplement loué une maison en bord de mer avec l'idée d'exploiter le lieu dit pour y établir une plage. De plus y installer tout les achats que j'ai décrit sur le début de cette aventure.... Bien entendu aucune facture de la Foire de Marseille ne fut réglée... pas plus que le marchand de vaisselle de Nice.
Nous, les employés... dont je finis par faire partie :<( - Nous quittons les lieux sans être totalement payés, mais sans rancune...Steve tellement drôle, tellement sympa! Moi j'ai besoin d'argent, pour ma fille et pour le loyer de mon studio sur Nice, je rigole moins.
J'ai encore de la chance. - Mon demi-frère travaille dans un restaurant sur les hauts de Grimaud. Le personnel est au complet, mais sur le Port, le même propriétaire a besoin de personnel. C'est là que je finirais la saison, me logeant sur le camping : "Les Prairies de la Mer", toujours face à St Tropez. J'ai vu des touristes par centaines, descendre du pont jusqu'aux canal pour venir aux restaurants! C'était impressionnant, et j'avoue que cette foule me faisait un peu peur. Je suis affecté en terrasse et là j'en bave !! A cette époque, le service se faisait "au plateau", ce qui consistait pour le serveur de porter, sur le plateau: les bouteilles, le siphon, verres, cendrier, tapas... Très lourd le plateau OUF! Le patron m'avait bien prévenue
- " Je vous prend à l'essai damoiselle, si vous n'avez pas la force, je ne pourrais pas vous garder OK ? - " OK Monsieur.
Une semaine passe, je fais un malaise, donc illico, je suis renvoyée.
Je supplie le patron... Laissez-moi me reposer demain et cela ira.
- " Désolé, je vous avais prévenu Monique je ne peux pas vous garder.
Je me dirige vers le camping en pleurant...Passe à regret le pont, direction les "Prairies de la Mer"... Une main tapote mon épaule ? Je me retourne... IL est là !... Le patron.
- " Allez brave petite, reposez-vous deux jours et revenez pour le week end. Vous passerez derrière le bar ce sera moins difficile. OUFF!! - Et toujours... Merci Dieu ou "mon ange gardien"? N'écoutant que mon cœur je lui saute au cou.
- "Oh merci monsieur, le bar je connais parfaitement !
Je rentrerais à Nice fin Août, avec des sous. Un passage au Select -bar... juste faire un coucou à André. Il m'annonce son mariage avec la serveuse... Elle est enceinte! ben voyons, pas perdu de temps : "Mon Dédé. - No soucis, je le retrouverai en qualité d'amant c'est sûr !
- "Pour le plaisir... Comme chantait déjà Herbert Léonard!!
Enfin je sais que je suis sauvée de mon addiction à cet homme. Mais une autre addiction m'attend: LE JEUX.
Je termine sur STEVE A. - J'apprendrais de son "copain Gérard" (le champion de hors-bord) que Steve a fait naufrage en Espagne... Perdu le beau bateau ! Rentré à Genève, c'est son papa qui à du être content de payer les additions laissées sur la Côte d'Azur !
"Biens mal acquis ne profitent jamais...
... C'est bien vrais et - c'est bien fait! MJ.
Me reste quelques belles images qui allument ces souvenirs, que je partage avec vous. MJ.